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"L’art est ŕ l’esprit..."
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"L’art est ŕ l’esprit ce que l’outil est ŕ la main"...
Cette pensée trouve son expression dans les Beaux Arts de la Chine qui immortalisent ce mouvement de l’esprit dans :
la peinture et à la calligraphie, la sculpture, la musique,
la danse et l’opéra,
l’architecture, l’artisanat (laque, jade,
bronze, cloisonné, céramique, porcelaine, soie,
armes... )
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Le Vol du Dragon
- Les SixCanons de la peinture chinoise -
(par M. Laurence Binyon conservateur du British Museum et traduit par M. D'ardenne de Tizac conservateur du Musée Cernuschi - 1912 - Excusez du peu !)
avec les calligraphies originelles de Sie Ho de la Dynastie des Tang
Un texte essentiel pour la compréhension des Arts Classiques du Tao !
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Le Vol du Dragon
Extraits d'un "Essai théorique et pratique sur l'Art de la Chine"
par M. Laurence BINYON - Conservateur au British Museum -
publié dans le Bulletin de l'Amicale Franco Chinoise. Volume IV 1912.
" Pour la plupart d'entre nous l'art de la Chine et du japon, quelle que soit la force de son attrait et de son pouvoir sur notre sensibilité, apparait étrange, ou contient du moins une grande part d'étrangeté. Car nous nous défendons contre les impressions, nous emprisonnons notre esprit dans un cercle d'habitudes, nous refusons net de voir par nos yeux, de nous fier à nos sens et par contre nous nous conformons toujours à un idéal extérieur quelconque qui ne peut non seulement posséder aucune valeur propre, mais qui, en outre, ne correspond nullement à notre intuition et à nos expériences personnelles.
Dégager l'esprit de tout préjugé, de toute prévention, c'est là une condition essentielle pour comprendre la beauté dans son essence.
Comme disait avec regret un vieil artiste chinois "Les occidentaux regardent les tableaux avec leurs oreilles plus qu'avec leurs yeux".
L'artiste produit son oeuvre comme l'arbre son fruit. Car l'art est essentiellement une conquête de la matière par l'esprit. Selon la formule de Bacon, l'art soumet les choses à l'esprit, en opposition à la science qui soumet l'esprit aux choses.
Le premier des canons de l'art en Chine est la "Vitalité Rythmique", le mouvement vital de l'esprit par le rythme des choses, on pourrait encore dire "la fusion du rythme de l'esprit avec le mouvement des choses vivantes".
Mais qu'est-ce que le rythme ?
Le rythme, au sens technique, se limite au son, qu'il s'agisse de la musique ou du langage. Mais nous nous rapprochons plutôt de sa signification essentielle quand nous parlons de mouvements rythmiques du corps, dans les jeux ou dans la danse.
Nous savons tous, par expérience, qu'afin de porter l'énergie du corps à son plus haut degré, nous devons chercher à découvrir une certaine harmonie dans le mouvement ; et cette harmonie une fois découverte et atteinte, on se trouve posséder une force bien supérieure, par ses effets, à la vigueur brutale et à l'effort musculaire.
Le rythme est-il trouvé, nous nous appercevons que nous sommes en contact avec la vie, non seulement avec notre propre vie, mais avec la vie du monde entier.
C'est comme si nous obéissions à la cadence qui fait mouvoir les astres.
L'art n'est point un accessoire de l'existence, ni une copie de ce qui existe : c'est un aperçu et une promesse de ce rythme parfait, de cette vie idéale.
Le rythme est quelque chose d'étroitement et d'intimement lié à la vie, peut-être même le secret de la vie et sa plus parfaite expression.
Négliger le rythme est une erreur fatale : impossible d'agir ainsi.
Son pouvoir est tel que non seulement les sons, les formes, les couleurs mais le sens qui leur est attaché se transforment, prennent une vie nouvelle. OU plutôt dégagent toute la vie qu'ils contiennent et qui, sous l'action d'un feu intérieur semble s'être muée en lumière éclatante.
Dans tous les arts de la Chine nous voyons dominer le désir d'arriver à la vie du rythme.
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"Etudiez à la fois le réel et le non réel.
Usez soit de l'un soit de l'autre : votre oeuvre sera toujours artistique"
Wou Tao Tseu
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